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Jan Belletti, Sixtine « Réinventer des contenus ne peut se faire sans avoir l’obsession du client comme spectateur »

Entretien avec Jan Belletti, Co-fondateur & Directeur Associé de Sixtine, studio indépendant spécialisé dans la création et la production de contenus audiovisuels. Comment réamorcer la communication audiovisuelle pour accompagner la reprise en cette période de déconfinement ? Jan Belletti nous apporte quelques éclairages lors de cette nouvelle interview de notre série « Demain Les Marques… » sur comment réinventer les contenus…

Malgré les restrictions budgétaires, la période a permis la création de contenus à profusion pour attirer l’attention de futurs clients et les engager. Comment se distinguer dans ce brouhaha digital ?

Capter l’attention du spectateur-consommateur est un combat de tous les instants. La démultiplication des plateformes, les réseaux sociaux apparentés à des média, et la diversité des contenus auxquels il est soumis, ne facilitent pas la donne ! Tout l’enjeu est de savoir apporter un contenu spécifique à un spectateur spécifique et de pouvoir s’inscrire dans la durée. A l’instar d’une grille de programmes TV, on parle de la notion du « marketing 365 » qui propose une communication quasi quotidienne, de proximité et planifiée sur le long terme.

Cela suppose de pouvoir diversifier et varier les formats pour éviter toute lassitude du spectateur. Même si les formats classiques restent d’actualité, la période actuelle pousse à réfléchir à de nouveaux formats, à réinventer des contenus. Après le snack content, le slow content par exemple devient une tendance de fond, avec du contenu plus développé, voire des documentaires sponsorisés dans une logique de fusion entre la marque et le divertissement… Même l’événementiel, avec ses show virtuels portés par des animateurs, s’est lancé dans un format très proche d’une émission de télé. Pour la diffusion, on peut s’inspirer de la mécanique des séries dans l’idée d’installer un rendez-vous qui guidera le spectateur sur la durée. La constance de l’échange au quotidien valorise la relation avec le consommateur. Et surtout, chaque contenu doit se faire avec l’obsession du spectateur. Il faut dépasser l’angélisme du message qu’on veut faire passer, pour avoir constamment en tête comment il va être ressenti par le spectateur et comment on peut maintenir son attention…

Quels sont alors les pré-requis pour réussir son retour à la communication ?

Il y a actuellement 2 problématiques qui se dessinent. La notion éditoriale qui est un aspect clé dans cette période. Et la problématique budgétaire, ou comment produire plus avec moins. Sur le point de vue éditorial, on note un certain retour au bon sens. Les contenus trop déconnectés de la réalité passent plus difficilement. On attend probablement d’une marque ou d’un produit plus de réponses concrètes et factuelles a nos besoins. Cette démarche davantage corrélée à la réalité n’est bien entendu pas antinomique avec l’envie de faire rêver, de divertir, d’autant plus que la période actuelle a besoin de sourire..
Quant à la production, elle mérite une organisation plus globale, et de ne pas reposer seulement sur des one shot qui coûtent cher. Il faut réfléchir à mutualiser les coûts de production. Par exemple pour qu’un tournage serve aussi de base pour différents modules vidéos mais aussi podcast ou photo. Les économies d’échelle qui s’accompagnent de formats optimisés et avec une stratégie éditoriale pensée sur le long terme sont clé pour pouvoir produire du contenu en volume avec des budgets réduits.

Le besoin de se renouveler dans l’approche de la production de contenu ne s’est jamais autant fait ressentir. Cette crise semble avoir accéléré cette transformation pour réaliser de façon plus agile que jamais de nouveaux formats de contenus.