Aller au menu Aller au contenu Aller à la recherche

ITW Guillaume Darrousez – Changer Demain… – Et si j’étais Président ?

Dans 18 jours aura lieu la 12ème élection présidentielle, avec ses multiples programmes et ses nouvelles promesses. Et si, plutôt qu’un homme ou une femme politique, le futur Président de la République était un citoyen engagé, un acteur du changement ? Pour ce 12ème numéro de notre série Et si j’étais Président, réalisée par MC Factory en partenariat avec Stratégies, c’est Guillaume Darrousez qui se glisse dans la peau de notre futur Chef d’Etat, le temps d’une interview consacrée à une France plus engagée et responsable.

10 questions posées à Guillaume Darrousez, CEO Petit Bateau & candidat à la présidentielle 2022.

Votre programme

1 – Quels seraient les deux axes majeurs de votre programme ?

Le premier serait l’écologie comme matière principale à l’école. Et le deuxième serait le consommer mieux.

L’écologie, pour moi, n’est pas un combat réservé à un parti politique. C’est avant tout une discipline scientifique qui étudie l’ensemble des êtres vivants et les relations qu’ils ont avec leur milieu. Pourquoi faut-il que ce soit une matière principale à l’école ? Parce que c’est entre 0 et 12 ans qu’un enfant construit sa conscience et ses valeurs. D’autant plus qu’il passe 90% de son temps à l’école. C’est donc le lieu qui doit enseigner l’écologie. Or, même si des progrès ont été faits, aujourd’hui seul 1 lycéen sur 3 a un socle de connaissances approfondies sur l’écologie. Sur le changement climatique, ce chiffre tombe à 1 sur 4. Nelson Mandela disait que l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. Nous ne l’utilisons pas assez. C’est pourquoi il faut que l’écologie soit enseignée à l’école.

Pour le consommer mieux. Je pense que la consommation a négativement bouleversé, à la fois l’utilisation des ressources planétaires, mais aussi le bien-être des individus. Il faut donc consommer moins, mais mieux. C’est à dire produire de bons produits, qui utilisent moins de ressources, durent plus longtemps. Donc sans obsolescence programmée pour les passer de génération en génération. Bien consommer, cela peut s’apprendre aussi à l’école. Un burger par exemple consomme 3 000 litres d’eau. L’industrie de la viande aux États-Unis est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre…

Tout cela, il faut en avoir conscience et s’en servir pour changer notre consommation. Car cela peut nous permettre à court et à long termes, de changer le monde dans lequel on vit.

2 – Quel serait votre projet pour renforcer le rôle sociétal des entreprises françaises ?

Pour moi, une entreprise, est certes un lieu de production. Mais c’est aussi un lieu de vie, d’échanges, de relations, de valorisation des compétences. Un lieu où l’on construit, on améliore et on transmet des savoir-faire. Et à partir de là, l’entreprise a un double enjeu. Celui d’être profitable pour être pérenne. Et celui de jouer un vrai rôle sociétal de contribution au bien commun et, en cela, d’être une entreprise à mission. Donc je légifèrerai sur le fait qu’une entreprise doit être une entreprise à mission. Et qu’elle doit répondre au bien commun en œuvrant pour la protection de la planète, l’éduction ou les services sociétaux.

3 – Pourquoi faut-il voter pour Guillaume Darrousez ?

Parce que je ferais vraiment de l’écologie une priorité de mon mandat. L’écologie c’est vous, nous, notre planète et les générations futures. Elle doit être au cœur des plans d’action des candidats. Car si on ne cherche pas à résoudre le problème actuel, nous ferons face à des crises sanitaires et migratoires de plus en plus nombreuses. On ne peut pas ne pas agir. Nous devons le faire, et chacun de nous le peut.

4 – Quelle personnalité publique choisiriez-vous pour être votre Premier Ministre ?

Rose Marcario, ancienne PDG de Patagonia, qui aimait rappeler, quand elle était en poste, qu’une entreprise peut faire du bien. Et c’est une chose en laquelle je crois très profondément. En fait, je pense que l’on a besoin de chefs d’entreprises à la place de nos hommes politiques. Des chefs d’entreprise qui ont une expérience forte, savent donner un cap, exécuter une vision, délivrer ce qui est attendu. Un Gouvernement pour moi doit devenir une entreprise et être piloté comme telle.

Avant de quitter votre poste actuel

5 – Quels sont les engagements RSE / ESG pris par votre direction actuelle ?

Nous avons 10 engagements à horizon 2025 et 2030, avec 4 piliers sociaux et environnementaux : durabilité et circularité des produits, défense des savoir-faire locaux, réduction de notre empreinte environnementale et connexion des enfants à la nature. Au-delà de ces engagements, ce qui compte le plus pour moi ce sont les actes. Par exemple, celui de collecter, dans 100% de nos magasins, des produits de seconde main, ce que l’on ne faisait pas en 2020, pour les revendre et favoriser leur circularité. Ou encore supprimer 100% de nos cintres en plastique pour les remplacer par des cintres durables en acier recyclé. Juste avec cela, nous allons consommer chaque année 20 tonnes de plastique en moins.

Petit Bateau travaille aussi avec l’association Water Family. Elle permet, entre autres, de faire comprendre aux enfants l’impact de leur consommation sur la planète. Une démarche qui s’inscrit dans la mission du Groupe Rocher et de Petit Bateau. A savoir, connecter les enfants à la nature. Parce que c’est en tissant ces liens qu’ils vont avoir à cœur de protéger la planète. Parce que par définition, on protège ce que l’on aime.

Nous avons également décidé de ne pas faire l’opération Black Friday en 2021. En effet, elle ne correspond pas à notre vision de la consommation d’aujourd’hui et de demain. Nous nous sommes aussi engagés dans des écoles de formation de confection à Troyes. Et tous les ans, nous formons et nous embauchons afin de garder ces savoir-faire locaux.

Donc petit à petit nous mettons en place des actions pour le bien commun. Évidemment nous ne sommes pas parfaits. Nous ne serons pas bons dans 100% des domaines. Mais c’est un chemin de progrès que nous sommes en train de parcourir avec nos équipes. C’est cela qui est le plus important pour moi.

6 – Quelles seraient les principales missions de votre successeur au sein de votre entreprise pour accélérer ces engagements ?

Il y en aurait deux. D’abord, j’aimerais que mon successeur vive notre mission de connecter les enfants à la nature encore plus fortement. Donc qu’il épaule davantage l’association Water Family. Car concrètement, nous nous sommes fixés, ensemble, pour objectif, de former 1 million d’enfants en France d’ici 2023. J’aimerais que mon successeur aide à former la totalité de la population étudiante !

Ensuite, j’aimerais qu’il poursuive les efforts permettant d’assurer la durabilité de nos produits et leur circularité. Nous contribuerons ainsi encore plus au bien commun. Aujourd’hui, certains de nos produits durent 5 vies et j’aimerais que tous nos produits aient a minima 5 vies. J’aimerais enfin que notre activité de seconde main, de location et de réparation représente 10% minimum de notre activité globale avant la fin de cette décennie.

7 – Comment doit évoluer votre métier pour être plus responsable ?

Encore une fois, je crois que la circularité est la composante clé pour rendre les entreprises textiles responsables. Pour cela, il faut, dès la conception du produit, penser immédiatement à sa forme, sa matière, sa réutilisation, sa réparabilité, sa recyclabilité… Et nous, nous devons nous engager au quotidien pour développer ce modèle. C’est d’ailleurs pour cela que nous mesurons la durée de vie de nos vêtements, et que nous cherchons sans cesse à l’améliorer. Pour aller dans cette voie, nous avons accéléré sur la reprise et la revente de nos vêtements de seconde main afin que cette offre soit aussi présente dans nos boutiques à Troyes, à Lyon et à Paris.

Nous lançons aussi la location de vêtements parce que la durée d’usage de produits bébé est très courte. L’idée est donc de mettre des lots de bodys en location pour quelques semaines. Puis de les récupérer, les nettoyer et les relouer à d’autres personnes. C’est un test. Nous verrons si les clients y sont réceptifs. Mais nous faisons surtout cela parce que nous pensons que ça permettra à des produits de circuler plutôt que d’être jetés

Pour intégrer l’Élysée

8 – Que demanderiez-vous au Président sortant, Emmanuel Macron, avant qu’il quitte l’Elysée ?

Je lui demanderais pourquoi il n’a pas fait de l’écologie une priorité, notamment à l’école.

9 – Quel serait le premier engagement de Guillaume Darrousez, pris à l’Elysée ?

De construire une équipe, parce que sans équipe on n’est rien ! Une équipe diverse, optimiste, responsable, avec des gens qui veulent changer demain. Des personnes capables de construire une vision commune, forte, dont le cœur sera la responsabilité sociale et environnementale. Et la condition sine sera d’aller chercher des gens issus du monde de l’entreprise. Car pour changer demain, il faut des gens ayant mis des choses en place dans leur entreprise et en ont fait un mode de vie.

10 – Quel objet personnel ramèneriez-vous avec vous à l’Elysée ?

Un ballon de rugby qui me suit de poste en poste. C’est un sport que j’adore et qui symbolise pour moi toutes les valeurs d’un véritable esprit d’équipe. Car une équipe c’est savoir combattre sur le terrain. Mais se sont aussi des moments de retrouvailles, de relation et de célébration.

A propos de Guillaume Darrousez

Expert retail, Guillaume Darrousez intègre le groupe Rocher en 2015 en tant que CEO North and Central Europe Yves Rocher. En 2018, il est nommé CEO de Yves Rocher International. C’est en 2020 qu’il rejoint Petit Bateau, marque du groupe Yves Rocher, comme CEO.

Un grand merci à Ambre Delage pour sa précieuse contribution.