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ITW Yvan Lefranc-Morin – Prôner le citizen happyness – Et si j’étais Président ?

Yvan Lefranc-Morin ITW N° 15 – 10 questions à Yvan Lefranc-Morin, Directeur Général de FlixBus.

Dans 3 mois, en mai 2017 aura lieu la 11ème élection présidentielle depuis le début de la Vème République. Avec elle son aréopage de nouvelles promesses, de nouveaux choix politiques, de nouvelles lois…Et si, finalement, plutôt qu’un homme politique, le futur Président de la République était un héraut du digital, un porte drapeau de l’innovation Made in France, un dirigeant reconnu ?

Quels seraient son programme et ses arguments pour convaincre, ses priorités pour une France Digitale… Quels seraient ses gros chantiers à terminer avant de prendre ses quartiers à l’Elysée…

Majda CHAPLAIN, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies, lance une nouvelle série d’interviews hebdomadaires « Et si j’étais Président », et invite des acteurs emblématiques férus de digital à se glisser dans la peau de notre futur Chef d’Etat, le temps d’une interview.

10 questions posées à Yvan Lefranc-Morin, Directeur Général de Flixbus & Candidat à la présidentielle 2017.

Votre programme

1 – Quels seraient les 3 points principaux de votre programme ?

Le premier point sur lequel il faudrait travailler serait l’éducation 4.0. Une éducation qui serait axée sur les nouvelles technologies ainsi que sur une ouverture à l’international. Il s’agirait d’intégrer le numérique dans le système éducatif français, en apprenant par exemple le code dès la primaire. De plus l’apprentissage de l’anglais ne doit plus être optionnel mais doit être considéré comme une deuxième langue maternelle.

Le deuxième point porte sur la refonte totale du droit du travail en simplifiant à l’extrême le formalisme qui génère une perte de temps considérable et empêche les entreprises de se concentrer réellement sur leur valeur ajoutée. Il faut créer de la flexibilité pour que les PME puissent embaucher, être efficaces afin de rester compétitives à l’ère de la mondialisation.

Enfin, le troisième point concerne la transparence et l’intransigeance totales envers les élus, de manière à redonner de la crédibilité au système. La France a soif d’exemplarité. Il faut en finir avec les privilèges et les passes droits. Pour y remédier, on peut penser à la publication en OpenData de la déclaration du patrimoine des élus, à la peine d’inéligibilité des élus… dans le but de redorer le blason de la France et de restaurer la confiance.

2 – Pourquoi faut-il voter pour vous ? Quelle serait votre principale qualité de dirigeant ?

Pour mon raisonnement pragmatique, sans posture de principe pour plaire à un électorat pour des raisons de calculs politiciens et ma capacité à aller chercher des réformes sociales et économiques.

Et aussi pour ma vision européenne : en tant que dirigeant d’entreprise française qui opère à l’étranger, je maintiens que seule l’Europe nous permettra de lutter face aux grandes puissances et être leader face aux concurrents. Il faut remettre l’Europe au cœur du jeu. Enfin, j’ai beaucoup de bienveillance envers mes concitoyens : être à l’écoute et ouvert permet de prendre les bonnes décisions.

3 – Quel serait votre projet pour booster la transformation digitale des entreprises Françaises ?

La France a su prendre le virage digital, et beaucoup d’acteurs privés français nous le prouvent au quotidien. En étant créatifs et agiles, ils vont chercher la croissance. Nous pouvons en être fiers. Mais nous devons accompagner davantage. Nous irons recenser les besoins des entreprises via Les Etats Généraux du Numérique, afin d’être au plus proche de leurs besoins et nous permettre de prendre les bonnes décisions. Nous encouragerons le partage de la connaissance et du savoir-faire entre les entreprises et l’enseignement. Il faut aussi impliquer les CCI dans la digitalisation de l’économie, en nommant des ambassadeurs digitaux dans les territoires pour que tous, sans exception, soient embarqués dans cette transformation. Et bien sûr, nous comptons adapter le cadre règlementaire et fiscal pour lever les zones d’ombre liées à tous les aspects de cette transformation digitale et permettre aux entreprises de se développer sereinement tout en innovant.

4 – Quelle personnalité publique choisiriez-vous pour être votre Premier Ministre ?

Mon Premier Ministre doit ressembler aux citoyens, avoir déjà été confronté aux contraintes opérationnelles du quotidien, avec des expériences professionnelles et de réelles compétences. Et il doit aussi avoir des expériences dans le numérique et l’international. Mon premier ministre serait Jean-Baptiste Rudelle, PDG de Critéo qui incarne selon moi la nouvelle génération d’entrepreneurs qui a su hisser sa PME au rang de leader mondial.

Avant de quitter votre poste actuel

5 – Quels gros chantiers avez-vous à terminer avant de prendre vos quartiers à l’Elysée ?

Nous avons imposé FlixBus en France en moins de 18 mois malgré la forte tension qui existe sur les prix et la concurrence. Il nous faut atteindre la rentabilité avec un business model pérenne, et renforcer notre leadership en France comme sur le marché européen.

6 – Quelles seraient les principales missions de votre successeur au sein de votre entreprise ?

Il doit continuer à développer FlixBus, tant par l’innovation que par l’excellence opérationnelle, au service d’une expérience client la plus fluide et la plus simple possible, où le digital (web et mobile) est central. Nous prônons la « Customer Happyness » pour être compétitif sur un marché, une valeur qui s’applique aux dirigeants d’entreprises ou de pays.

Il devra aussi faire de FlixBus un nom commun en France. Qu’il soit synonyme de « car longue distance ». En Allemagne où la société est née, c’est déjà le cas. L’idée est de faire prendre conscience du caractère durable, économique et écologique de l’industrie du car.

Pour intégrer l’Elysée

7 – Que demanderiez-vous au Président sortant, François Hollande, avant qu’il parte ? 

S’était-il suffisamment préparé au job ? Avait-il conscience du challenge, des difficultés et des responsabilités qui pèseraient sur ses épaules ?

8 – Comment digitaliseriez-vous l’Elysée ?

Les nouvelles technologies et nouveaux modèles de management doivent prévaloir. Il faudrait revoir le système avec une vraie organisation collaborative au sein des cabinets, en adoptant des outils digitaux. Cela servira à réduire les coûts de fonctionnement et à gagner en efficacité. La question de la protection des données sera aussi au centre de nos préoccupations pour garantir la sécurité nationale.

9 – Quel objet personnel ramèneriez-vous avec vous à l’Elysée ?

Rien de particulier, je ne suis ni matérialiste, ni superstitieux.

10 – Pour conclure 

Je finirais par une note d’espoir : nous disposons d’un cadre propice pour faire de la France le moteur de l’économie européenne. L’Europe est un territoire fertile pour retrouver la place que l’on mérite dans le monde. Profitons-en !

A propos d’Yvan Lefranc-Morin

Yvan Lefranc-Morin est diplômé de l’Université Paris Dauphine (Master 2 Banque & Finance) en 2008. Yvan débute sa carrière en fusion-acquisition au sein des équipes de Rothschild & Cie puis d’UBS Investment Bank. Il cofondera ensuite une start-up spécialisée dans l’analyse de données marketing sur Internet avant de prendre en charge le Corporate Development d’une société spécialisée dans le paiement online. Il rejoint FlixBus, start-up leader du marché du car longue-distance en juin 2015 en tant que Directeur du Développement de FlixBus France, avant d’être nommé en septembre 2016 Directeur Général.

Si vous souhaitez exposer votre programme pour une France Digitale 2017, contactez nous ici.