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ITW Olivier Mathiot – Pour une République 5.1 plus agile – Et si j’étais Président ?

PriceMinister Olivier MathiotITW N°2 – 10 questions posées à Olivier Mathiot, CEO de PriceMinister.

Dans 6 mois, en mai 2017 aura lieu la 11ème élection présidentielle depuis le début de la Vème République. Avec elle son aréopage de nouvelles promesses, de nouveaux choix politiques, de nouvelles lois…
Et si, finalement, plutôt qu’un homme politique, le futur Président de la République était un héraut du digital, un porte drapeau de l’innovation Made in France, un dirigeant reconnu ?

Quels seraient son programme autour du numérique et ses arguments pour convaincre … Quels seraient ses gros chantiers en tant que CEO/CMO/CDO à terminer avant de prendre ses quartiers à l’Elysée

Majda CHAPLAIN, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies, lance une nouvelle série d’interviews hebdomadaires « Et si j’étais Président », et invite des acteurs emblématiques férus de digital à se glisser dans la peau de notre futur Chef d’Etat, le temps d’une interview consacrée à leurs priorités digitales …

10 questions posées à Olivier Mathiot, CEO de PriceMinister  & Candidat à la présidentielle 2017

Votre programme

1 – Quels seraient les 3 points principaux de votre programme ?

Ma ligne directrice serait de mettre le mandat sous le signe de la confiance en l’avenir et de la prise de risque.
Premier point : l’éducation car c’est là que tout commence. Le rapport au numérique et à entrepreneuriat serait traité dès l’école, en apprenant par exemple l’histoire des grandes entreprises et de ses hommes comme on apprend l’histoire de France. Et nous allons vers un monde du numérique qui traitera beaucoup de datas, nous pourrions alors enseigner le code comme une langue étrangère.
Ensuite je souhaiterais transformer les Français en investisseurs. Pour cela, il faut donner envie à tous les citoyens de devenir des business angels, de prendre des risques, leur donner confiance dans les entreprises du futur. Les start up par exemple subissent un vrai problème de financements pour se développer.
Enfin, je changerais la Constitution. Je pense que si l’on avait une République 5.1, plus agile, tournée vers la data, avec plus de consultation des citoyens, nous avancerions mieux. Aujourd’hui, les français ont plus confiance dans les entreprises que dans les hommes politiques. Du coup, nous pourrions par exemple permettre aux entrepreneurs de prendre des congés politiques pour apporter à l’Etat plus de transparence, plus d’open datas, voire des KPI management.

2 – Pourquoi faut-il voter pour vous ? Quelle serait votre principale qualité de dirigeant ?

L’idée générale serait de « Regarder vers l’avenir avec confiance et transparence ». L’écoute, l’entente, la capacité à donner la bonne direction sont des qualités que j’ai en tant que dirigeant d’entreprise. Le fait d’inspirer confiance est aussi l’une de mes qualités, et c’est bien d’en être doté lorsque l’on veut prendre des risques.

3 – Comment, en tant que Président, accompagneriez-vous les entreprises et la France dans ce virage digital, et favoriseriez-vous l’innovation ?

Pour moi, il faut transformer l’ensemble. Nous fonctionnons en réseau et si une entreprise se transforme mais pas le reste de la société, cela n’a pas de sens. Ensuite, il faut partir du principe que la transformation digitale c’est de la transparence, de l’agilité et de l’internationalisation. Cela concerne autant les RH que le business et la partie financière. Cela passe par une dimension « entrepreneuriale » c’est à dire des petites équipes au sein d’une société qui vont permettre le mélange des genres et favoriser la venue de start up dans les grands groupes et vice versa. Ensuite, une fois encore, l’éducation et la formation sont au cœur de cette problématique : pour transformer il faut recruter les talents et pour avoir des talents, il faut dispenser une éducation ad hoc.

4 – Quel serait votre engagement vis à vis de cette jeune génération qui, dans les 10 ans, se retrouvera sur le marché du travail ?

Le monde a changé et le marché du travail n’est plus du tout celui qu’ont connu les baby boomers. L’objectif principal serait donc de faire se rencontrer l’offre et la demande sur le marché du travail et de s’y adapter. Les jeunes sont amenés à être de plus en plus mobiles, à changer de pays, de métiers, d’entreprises, de statuts. Pourtant ils sont toujours conditionnés pour choisir une voie et une seule. Il faudrait au contraire pouvoir se former tout au long de sa vie, laisser la possibilité de passer d’un statut à l’autre en toute simplicité. Faire preuve d’agilité à tous les niveaux : administratifs, protection sociale, formation, etc.

Avant de quitter votre poste actuel

5 – Quels gros chantiers avez-vous à terminer avant de prendre vos quartiers à l’Elysée ?

Mon plus gros chantier chez PriceMinister serait de mettre en place le click & collect en rassemblant toute sorte de retailers sur la marketplace PriceMinister. C’est un sujet très important puisqu’il permet de réconcilier totalement les magasins et Internet et que l’achat se finalise. Et, tous les outils, mobile, datas, géolocalisation, sont aujourd’hui à notre disposition pour que cela se finalise.

6 – Quelles seraient les principales missions de votre successeur au sein de votre entreprise ?

Il faudrait qu’il asseye sa légitimité, s’approprie la marque et renforce sa position dans la consommation européenne et sur tous les canaux de distribution. Sa vraie mission en somme serait qu’il travaille son positionnement afin de transformer PriceMinister en Ultimate Marketplace.

7 – Etes-vous pour le cumul des mandats en entreprise : Marketing, Communication, Digital, CRM, Mobile, IT, Internet of Things… ?

Oui et non. Je suis pour un cumul des mandats dans le temps, c’est-à-dire pour le fait de pouvoir changer de métier, mais pas non plus de tout faire à la fois car dans les métiers du numérique il faut beaucoup entrer dans le détail, et on peut difficilement être bon en tout. Il faut surtout être complémentaire et avoir confiance dans l’expertise des autres.

Pour intégrer l’Elysée

8 – Que demanderiez-vous au Président sortant, François Hollande, avant qu’il parte ?

Je voudrais qu’il me donne l’état des lieux précis des comptes et une garantie de passif pour être sûr qu’il n’y a pas de cadavre dans le placard. Et puis je lui demanderais de vraies réunions de passation de pouvoir, qu’il y ait de l’overlap, et pas juste une petite réunion informelle et on se sert la main.

9 – Comment digitaliseriez-vous l’Elysée ?

Je mettrais en place un eGouvernement avec des jeunes à l’Elysée. L’idée serait notamment d’avoir une communication fluide avec chaque citoyen grâce à des applications que l’on utilise aujourd’hui dans les entreprises et qui ont fait leur preuve. Je recruterais également de bons matheux pour avoir un regard objectif sur les indicateurs, les recettes, sur tout ce qui vient de Bercy, une sorte de Chief Data Officer pour mettre des KPI en place et faire preuve de transparence.

10 – Quel objet personnel ramèneriez-vous avec vous à l’Elysée ?

Le livre « Je sais cuisiner » de ma tante Ginette Mathiot. Cuisiner dans les cuisines de l’Elysée ça doit être top. Puis ma Harley Davidson car c’est plus cool et plus rapide de se déplacer dans Paris comme cela.

A Propos de Olivier Mathiot

Après des études en HEC, spécialisation Marketing, Olivier Mathiot, marié, 2 enfants, travaille comme publicitaire dans de prestigieuses maisons telles que DDB notamment. En 2001 il fonde, avec Pierre Kosciusko-Morizet, Pierre Krings, Justin Ziegler et Nathalie Gaveau, la marketplace française PriceMinister. En 2010, alors que sa société est rachetée par le japonais Rakuten, Olivier Mathiot devient Business Angel. Fervent défenseur de entrepreneuriat à la Française et porte-parole des Pigeons, il est nommé, en 2013, Président de France Digitale et publie la même année « La gauche a mal à son entreprise » chez Plon. En 2016, Olivier Mathiot devient CEO de PriceMinister.

Si vous souhaitez exposer votre programme pour une France Digitale 2017, contactez nous ici.

Un grand merci à Ambre Delage pour sa précieuse contribution