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ITW Virginie Fauvel – Mettre le numérique au plus haut niveau avec un CDO à l’Elysée – Et si j’étais Président ?

Virginie FauvelITW N° 11 – 10 questions à Virginie Fauvel, membre du Comité Exécutif d’Allianz France, en charge du Digital et du Market Management 

Dans 4 mois, en mai 2017 aura lieu la 11ème élection présidentielle depuis le début de la Vème République. Avec elle son aréopage de nouvelles promesses, de nouveaux choix politiques, de nouvelles lois…Et si, finalement, plutôt qu’un homme politique, le futur Président de la République était un héraut du digital, un porte drapeau de l’innovation Made in France, un dirigeant reconnu ?

Quels seraient son programme et ses arguments pour convaincre … Quels seraient ses gros chantiers à terminer avant de prendre ses quartiers à l’Elysée…

Majda CHAPLAIN, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies, lance une nouvelle série d’interviews hebdomadaires « Et si j’étais Président », et invite des acteurs emblématiques férus de digital à se glisser dans la peau de notre futur Chef d’Etat, le temps d’une interview.

10 questions posées à Virginie Fauvel, membre du Comité Exécutif d’Allianz France, en charge du Digital et du Market Management  & Candidat à la présidentielle 2017.

Votre programme

1 – Quels seraient les 3 points principaux de votre programme ? 

D’abord, l’éducation. La priorité me semble être de travailler davantage sur le civisme, l’histoire, l’art, l’égalité entre hommes et femmes, sensibiliser à la cause animale, etc. Un proverbe chinois dit : « Si tes projets portent à un an, plante du riz ; à vingt ans, plante un arbre ; à plus d’un siècle, développe les hommes ». Je pense que les hommes politiques doivent s’engager sur des projets à long terme.

Ensuite, le numérique, tant pour le développer que pour contrôler l’impact qu’il a sur nos vies, dont la privacy. Je suis farouchement pour le développement numérique mais un numérique au service de l’humain. Le numérique est parfois entouré de naïveté. Il nous faut un numérique enthousiaste et porteur pour les français.

Enfin, je prendrais des mesures économiques pour libérer l’emploi. La baisse de l’imposition est, par exemple, une bonne mesure de relance. Tant pour les grandes entreprises que pour les plus petites.

2 – Quel serait votre projet pour booster la transformation digitale des entreprises Françaises ?

D’une part, j’aiderais les startups dans leur phase de croissance, mais aussi de stabilisation, à rester en France, et celles qui le souhaitent, à revenir y apporter la richesse. Je permettrais plus d’échanges européens, avec une vraie régulation commune pour disposer d’un marché suffisamment grand pour qu’elles puissent se développer à l’échelle européenne. Je dirais également aux jeunes générations : partez faire vos études où vous voulez, ayez des expériences à l’international, mais revenez en France contribuer à son développement.

D’autre part, nous avons de grands capitaines d’industrie qui opèrent bien la transformation. J’essaierais de leur donner le moins de contraintes possible. En complément, j’aiderais à la formation au numérique pour tous et à la capacité à s’adapter au changement. Je ferais en sorte que la régulation, les contraintes, l’imposition, les lois sociales, la sécurité, la préoccupation des données qui pèsent sur nos sociétés traditionnelles, qui rappelons-le, emploient de nombreux français et qui payent des impôts en France, soient les mêmes que celles d’acteurs entrants. Nous appelons cela le « level playing field ». Je soulignerais enfin la difficulté pour les acteurs du changement à transformer une entreprise et l’importance de les protéger.

3 – Pourquoi faut-il voter pour vous ? Quelle serait votre principale qualité de dirigeant ?

Je dirais que ma principale qualité est de savoir que la disruption peut arriver et de pouvoir la mettre en œuvre tout en respectant chacun. Je vis la transformation au quotidien depuis plus de 15 ans. Notre civilisation est en train de changer, il faut savoir anticiper et s’adapter très vite aux bouleversements de notre mode de vie. Il s’agit là d’une responsabilité des politiques mais aussi de chaque citoyen.

4 – Quelle personnalité publique – pas forcément politique – choisiriez-vous pour être votre Premier Ministre ? Pourquoi ?

Axelle Lemaire, pour sa connaissance numérique, son courage, son expérience internationale.

Avant de quitter votre poste actuel

5 – Quels gros chantiers avez-vous à terminer avant de prendre vos quartiers à l’Elysée ? 

Les grands chantiers comme le mobile, le multi accès ou encore la data sont aujourd’hui bien développés… la blockchain a démarré. Pourront-ils être terminés dans 6 mois ? Non. La révolution numérique, bien que rapide, est encore devant nous. Des évolutions majeures, comme la voiture autonome, sont encore à venir. L’essentiel est de m’assurer que je laisse à disposition de mon entreprise tous les moyens nécessaires pour réussir cette révolution : expertise, outils… mais aussi enthousiasme et qualité des équipes.

6 – Quelles seraient les principales missions de votre successeur au sein de votre entreprise ?

A lui ou à elle de le définir. Je pense que chaque leader doit pouvoir écrire sa feuille de route librement. Il ou elle sera forcément très bien.

7 – Etes-vous pour le cumul des mandats en entreprise : Marketing, Communication, Digital, CRM, Mobile, IT, Internet of Things… ?

Je crois qu’il faut des personnes très pointues pour chacun de ces sujets, avec une vraie expertise. Ce sont de vrais métiers. Aujourd’hui, je suis le chef d’orchestre de ces directions mais avec des vrais leaders aux commandes. Les nouvelles technologies nous amènent à innover plus et plus rapidement. Dans nos grandes entreprises, permettre de faire travailler en proximité et en bonne intelligence ces différentes directions est donc un enjeu essentiel si l’on veut aller vite. Plutôt que de cumuler des mandats, c’est en fait la faculté de travailler en transversalité qui est devenue indispensable.

Pour intégrer l’Elysée 

8 – Que demanderiez-vous au Président sortant, François Hollande, avant qu’il parte ?

Je lui demanderais pourquoi le numérique n’est pas directement rattaché au Premier Ministre avec un ministère de plein exercice. Le numérique n’est pas qu’économique, il est aussi culturel, il impacte l’éducation, les affaires étrangères etc. Il mérite une place au plus haut niveau.

9 – Comment digitaliseriez-vous l’Elysée ?

Je nommerai un CDO, un expert, directement rattaché à moi. La transformation digitale, pour être menée à bien, doit être protégée des sujets territoriaux, politiques pour se concentrer sur la mise en œuvre.

10 – Et pour conclure ? 

Si j’étais Présidente, insuffler l’enthousiasme du changement aux français serait la 1ère étape à la transformation du pays, parce qu’il est difficile de changer un pays sans la participation de chacun, et parce que la France a besoin d’enthousiasme. Mais je crois que je suis bien là où je suis.

A propos de Virginie Fauvel 

Virginie Fauvel, 42 ans, est ingénieur des Mines de Nancy. En 1997 elle rejoint Cetelem, en tant que responsable score risque puis Directrice CRM avant de devenir Directrice de la stratégie Internet monde en 2004, puis Directrice de la business unit e-business France en 2006. En 2009, elle intègre BNP Paribas pour diriger et développer la banque en ligne avant d’être Directrice des banques en ligne en Europe en 2012. A ce titre, elle lance mi 2013 Hellobank!.

En juillet 2013, elle rejoint Allianz France, en qualité de membre du Comité Exécutif en charge du Digital et du Market Management. Dès lors, Virginie Fauvel cumule les titres et responsabilités : membre du Conseil National du Numérique de 2013 à 2016, Présidente de la commission numérique de la FFA depuis novembre 2014, membre du Conseil d’Administration d’Europcar Groupe depuis 2015, administratrice de Neopost depuis juin 2016 et également Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

Si vous souhaitez exposer votre programme pour une France Digitale 2017, contactez nous ici.

Un grand merci à Ambre Delage pour sa précieuse contribution